Conférence tenue par Thomas Denise, à l’Institut de sociologie de l’ULB, le 29 mars 2022.
Après avoir expliqué la méthodologie qu’il a appliquée, le conférencier commente les observations faites dans l’échantillon étudié.
L’échantillon comprenait 40 personnes âgées de 80 ans, en moyenne : 20 en maisons de repos et 20 à domicile ou en résidence service. Les femmes étaient majoritaires. La période observée couvre mi 2020 à mi 2021.
En résumé, si en maison de repos, le vécu a été plus impacté par la crise à cause du confinement, c’est beaucoup plus variable chez les personnes à domicile ou en résidence service.
En général, il n’y pas eu plus de mal-être qu’avant la crise. Certains ont mal vécu la crise, d’autres ont développé une stratégie d’adaptation.
En résidence service et en maison de repos, certains se sont considérés en prison. L’enfermement a donné à ceux-là le sentiment de se sentir soudain vieux. Or, la trajectoire de vie joue un rôle important dans le ressenti. Pour beaucoup, le confinement a été révélateur d’une inactivité ou de problèmes qui existaient déjà avant la crise et que celle-ci a mis en évidence. Le sentiment d’avoir soudain vieilli trahit donc une fragilité préexistante qu’on peut assimiler à un appel à l’aide et qu’il convient désormais de prendre en compte.
En conclusion, aujourd’hui, si d’aucuns soufflent de soulagement, d’autres s’en sortent vieillis.
Rédigé par Daniel Vanderstichelen, Président du CCCA.